Le Château Nitray

Entouré d’un parc à l’anglaise de 43 hectares, cet ensemble architectural majeur de la Renaissance est inscrit au patrimoine des monuments historiques depuis 1947.

Un authentique château de Touraine

Le château de Nitray a été construit au XVIème siècle pour remplacer un château plus ancien, datant probablement du XIIIème siècle.

Son évolution est liée à l’Histoire de France puisque c’est Aimery Lopin, Maire de Tours puis Maître des requêtes de Louise de Savoie, elle-même mère de François 1er, qui a commandité la construction de ce château.

Dix-sept familles se succèderont depuis la construction du château, dont la famille du Général d’Empire Jean-Jacques Liébert, de 1807 à 1922.

Le 1er octobre 1955, la propriété est vendue sur saisie à la requête de Georges-Marie Dermy poursuivant Monsieur Taillandier, industriel demeurant au Cameroun, lequel semble-t-il n’avait pas réglé la totalité de l’achat effectué en 1953. La mise à prix a été faite au prix de 14 500 000 anciens francs par adjudication aux enchères publiques. Faute d’acquéreur la propriété est achetée le 17 octobre 1955 par la famille Brebart d’Halluin. Etienne d’Halluin œuvre aux premiers travaux de rénovation : toiture du château et du pavillon de chasse, puis réorganise le vignoble pour le porter à 15 hectares.

Ce fief appartenait, en 1250, à Guillaume du Plessis, chevalier ; en 1263, à Pierre de la Brosse auquel il fut donné par son oncle, Jean de la Brosse, chanoine du Mans ; en 1453, à Jean Lopin, qui, par acte du 11 mars, céda la haute justice de ce fief à Aymar de la Rochefoucaud, seigneur de Montbazon ; en 1516, à Émery Lopin, maître des requêtes de la reine mère, maire de Tours ; en 1531, à Jean Binet ; en 1560, à Émery Binet ; en 1580, à Marie Binet, femme de Charles Daen ; en 1600, à Pierre Binet ; en 1642, à François Daen ; en 1680, à César Daen ; en 1728, à Mathieu Duchamp ; en 1789, à Philippe-Jean-Baptiste Mignon, procureur du roi au bureau des finances de Tours ; en 1807, au général d’empire Jean-Jacques Liébert. 

Extraits de « Nitray à Athée-sur-Cher » par André MONTOUX.

Depuis 1989, le Comte Hubert de L’Espinay, gendre de Monsieur et Madame d’Halluin, a poursuivi l’œuvre de  son beau-père en transformant la commercialisation du vin en bouteilles et non plus en vrac, en améliorant la vinification et en créant deux autres activités afin de mieux rentabiliser les revenus du domaine : une activité touristique et une activité de location de salles.

Aujourd’hui le château de Nitray accueille 8 000 visiteurs par an, dont principalement de nombreux touristes étrangers et français, ainsi que des séminaires d’entreprises, des réceptions familiales de type mariage, anniversaire, réunion de famille, etc.

Le général Liébert de Nitray

Jean-Jacques Liébert est né le 8 août 1758 dans l’Aisne. Admis à 13 ans comme enfant de corps, il est fait général de division le 26 janvier 1794.

Nommé à Tours le 19 mars 1800, nommé Baron d’Empire le 2 mai 1802, il achète Nitray le 26 novembre 1807 pour 100 000 francs. Il prend sa retraite le 15 mai 1813, il est nommé chevalier de Saint Louis le 27 novembre 1814 et il meurt à Nitray le 7 décembre 1814. Il est inhumé à Tours.

Les blasons des familles de Nitray

BINET : « De gueules, au fief d’or, chargé de trois croix recroisettées, au pied fiché d’azur »
LOPIN : «D’argent à trois œillets de gueules tigées et feuilles de sinople »
LIÉBERT : « D’or à la barre de gueules, chargé d’un lion passant d’argent, au comble d’azur chargé de trois étoiles d’or, au franc quartier brochant des barons militaires de gueules à l’épée d’argent, la pointe en haut. »
D’HALLUIN : « D’argent à trois étoiles à six rais de gueules. »
DE L’ESPINAY: « D’argent à trois épines arrachée de sinople. »

L'architecture

Construit en pierre de tuffeau, à volutes retournées avec ses lucarnes et ses arabesques, le château de Nitray est caractéristique de la Renaissance. On remarquera d’ailleurs la date de 1516 sur le fronton de l’une des lucarnes.

La façade présente deux caractéristiques principales :

  • la dissymétrie : les 2/3 gauche de la longueur totale sont symétriques de part et d’autre de la porte en bois. Le tiers droit de la longueur totale est dissymétrique et rompt la monotonie, tout en conservant un équilibre géométrique en respectant le nombre d’or;
  • le contraste entre la façade et le décor du toit : la façade est sobre comparée aux fenêtres à meneaux et aux cheminées du toit.

La règle du nombre en or : multiplier par 1,618 la largeur pour obtenir la longueur.

La pierre de Tuffeau

Célèbre pierre blanche de Touraine, le tuffeau est constitué de restes d’organismes et de fragments de roche provenant des eaux. Agés de 90 millions d’années, les sédiments déposés ont subi un tassement qui, par pression, a permis leur recristallisation et leur cimentation. Le tuffeau est le résultat de cette longue et lente transformation du sédiment en roche par cimentation de particules fossiles entre elles.

Aujourd’hui le tuffeau exploité (dit tuffeau blanc) se présente en bancs réguliers et homogène sur une épaisseur pouvant aller jusqu’à 40 mètres.

Dès l’époque gallo-romaine, les carrières de tuffeau ont été exploitées en Anjou et en Touraine pour l’édification de bâtiments.

C’est essentiellement du XIème au XIXème siècle que les extractions ont atteint leur apogée. Au milieu du XXème siècle, elles devaient totalement disparaître avant que les carrières ne soient remises en fonctionnement dans les années 60.

Un domaine ancestral

Nitray est un domaine viticole ancestral dont les vignes, présentes depuis près de trois siècles, s’étendent sur une superficie de 10 hectares. Son vignoble produit des vins de Loire d’appellation A.O.C Touraine.

Domaine viticole depuis le XVIIIème siècle, Nitray produit des grands vins du Val de Loire, labellisés A.O.C. Touraine.